jeudi 20 janvier 2011

I'm Cindy you moron


Pour ne rien vous cacher, j'attendais Somewhere depuis l'été. J'ai failli aller le voir en avant première (puis ai été immédiatement découragé par les 10€ qu'il m'aurait fallu débourser). J'ai beaucoup aimé les précédents films de Sofia Copolla et il me tardait de découvrir celui ci. La bande annonce fut charmeuse. L'affiche l'est tout autant. Cependant, quand je suis sorti du cinéma, un dimanche de janvier aux alentours de minuit, j'avais atrocément mal au crâne. Mais à qui la faute ? Fatigue ou film ?
D'un point de vue scénaristique, c'est pas extraordinaire, mais on fait avec. La psychologie des personnages est plus interessante et le jeu d'acteurs est plutôt bon (surtout Elle Fanning). L'esthétique général du film est bien étudiée (parfois trop) ; je n'y ai jamais mis les pieds mais je pense que le pouvoir qu'a Los Angeles de rendre les gens désespérement seuls est bien reproduit, j'ai en quelques sortes retrouvé les décors imaginés en lisant Moins Que Zéro, de Bret Easton Ellis.
Mais dans l'ensemble, à part quelques scènes que j'ai aimé, j'ai surtout été déçu. Disons que du début à la fin, il ne se passe pas grand chose. Dans certaines scènes, il ne se passe d'ailleurs absolument rien. Le film s'ouvre sur une voiture qui tourne sur un circuit automobile (la caméra étant fixe, on l'entend plus qu'on ne la voit passer), et ce pendant quelques minutes qui paraissent être des heures. Il tourne en rond dans sa vie, check. Stephen Dorff doit faire faire une moulure de son visage pour un film, on l'enduit donc d'une pate blanchâtre : la caméra reste braquée, quelques minutes encore, sur cette masse visqueuse (d'après mon amie Samar, Sofia Copolla a voulu aller manger et a oublier d'éteindre la caméra). Sa vie n'est qu'artifice et désuétude, check. Il s'endort alors que deux jumelles strip teaseuses dansent autour de leur barre portative, ou pendant qu'il fait un cunilingus a une autre. Il a perdu toute passion, check.


Pris bout par bout, ce n'est pas mauvais, certains passages étant même plutôt bons. Mais au final, le film est "mauvais", ou en tous cas moins bon (pour moi) que les précédents films de Sofia Copolla. Elle dépeint très bien la relation entre le père et sa fille, mais se perd. A vouloir trop nous faire sentir l'ennui du héros, on fini par se faire chier autant que lui. Dommage.

1 commentaire:

  1. Je n'ai pas vu le film. Mais "rien" a une valeur. Tout comme le silence. Le cinéma n'est pas fait pour être forcément actif, au sens commun du terme. Car ne rien faire reste une action. Bref. Juste pour réagir là-dessus.
    Et d'après le synopsis que l'on m'a résumé, je pense que c'est très significatif.

    Cela dit, peut-être devrais-je aller le voir avant tout.

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