lundi 19 septembre 2011

Helplessness blues


La lumière blafarde des lampadaires éclairait la neige recouvrant les trottoirs. Il était trois heure du matin et les crocs du Froid pénétraient son crâne comme ceux d'un rottweiler le feraient avec la gorge d'un nouveau né. La migraine guettait.
Il marchait. Il était tard et il faisait froid, mais il marchait. Que se passait-il dans la tête de ce garçon à l'air absent ?
Il s'arrêta juste en dessous de ma fenêtre et leva la tête. Il ne regardait pas vers moi. Il levait simplement ses sourcils couverts de givre vers le ciel, les yeux fermés, le visage paisible.

Je voulais savoir qui il était. Pourquoi la jambe droite de son pantalon était-elle rentrée dans sa botte de cuir et pas la gauche ? Pourquoi ses traits portaient-ils, malgré sa barbe et un air de sagesse, la douceur de l'inattention pourtant caractéristique des enfants ? Pourquoi son regarde triste mais vif était-il fixé sur moi, de l'autre côté de la vitre gelée ...
Pourquoi son regard était-il fixé sur moi de l'autre côté de la vitre gelée ?!

Comme le dicte l'instinct de celui qui observe sans être -normalement- vu, je me plaquai contre le mur, à côté de la fenêtre. Hors de portée de son regard.
Ma chambre n'était éclairée que par les ampoules jaunâtres de la rue et mes yeux étaient fermés. Je sentais sa présence remplir la rue déserte, ma chambre et mon esprit.
Après ce qui sembla être une éternité, je rapprochais mon visage de la fenêtre. La rue était vide.

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